Les attaques prolongent la montée de la violence à travers la frontière sud de la Turquie, alors que les retombées régionales de la guerre à Gaza se poursuivent.
L’armée turque a mené des raids aériens contre des combattants kurdes dans le nord de l’Irak et en Syrie.
Les raids aériens nocturnes ont détruit 23 cibles, a annoncé mardi le ministère turc de la Défense nationale. L’opération s’inscrit dans le prolongement d’une récente escalade de la violence à la frontière sud de la Turquie, alors que les tensions régionales continuent de croître au milieu des bombardements israéliens sur Gaza.
La recrudescence du conflit a commencé vendredi lorsque neuf soldats turcs ont été tués dans des affrontements avec des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak. Ankara a répondu par des attaques aériennes et des opérations militaires dans la région ainsi que dans le nord de la Syrie.
Les derniers raids aériens ont été menés lundi à 22 heures (19 heures GMT) dans les régions de Metina, Gara, Hakurk et Qandil, au nord de l’Irak, à proximité de la ville d’Erbil, ainsi que dans le nord de la Syrie. Cette action garantira la sécurité des frontières et préviendra les attaques, a indiqué le ministère.
« Vingt-trois cibles ont été détruites, dont des grottes, des abris, des tunnels, des entrepôts de munitions, du matériel d’approvisionnement et des installations utilisées par l’organisation terroriste », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur la plateforme de réseau social X.
De nombreux combattants ont été « neutralisés », affirme le message – un terme couramment utilisé pour signifier tués ou capturés.
Le ministère a également partagé une vidéo montrant, selon lui, des images de l’opération.
Point chaud
Le PKK, désigné groupe terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne, a pris les armes contre l’État turc en 1984. Plus de 40 000 personnes ont été tuées dans ces violences.
Les forces turques frappent régulièrement les combattants du PKK basés dans les montagnes du nord de l’Irak.
Les médias officiels syriens et d’autres sources ont déclaré lundi que la Turquie avait mené une vague d’attaques aériennes contre des infrastructures électriques et pétrolières dans le nord-est syrien aux mains des Kurdes, mettant plusieurs centrales électriques hors service.
La Turquie a mené une série d’incursions militaires et de campagnes de bombardements en Syrie contre les Unités de défense du peuple kurde (YPG), qu’elle considère comme une aile du PKK.
La tension résultant de la guerre à Gaza provoque des niveaux croissants de violence dans la région, et le nord de l’Irak et de la Syrie constituent l’un des points chauds.
L’Iran a également lancé lundi soir des missiles sur des groupes armés à Erbil, la capitale de la région semi-autonome kurde d’Irak, ainsi que sur la ville syrienne d’Alep. Un communiqué affirme que les frappes visaient des « groupes terroristes anti-iraniens » et le siège de l’agence d’espionnage israélienne Mossad à Erbil.