De Constantinople à Ankara: Les alliés indéfectibles de la Turquie

Au fil des siècles, que ce soit à travers les goulots d’étranglement de l’histoire ou les routes sinueuses de la diplomatie, la Turquie a su se forger des alliances, parfois inattendues, formant ainsi un réseau d’entraide très diversifié. Des rives gelées de l’Union soviétique aux rues bruyantes de Washington, la Turquie a bénéficié d’un soutien constant de nombreux pays, soit par choix stratégiques, soit par des affiliations historiques profondes.

L’URSS: Un allié aux débuts de la République

Après l’effondrement de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République de Turquie, s’est tourné vers l’Est pour trouver le soutien nécessaire à la création de sa nouvelle nation.

Dans le chaos qui a suivi l’effondrement de leurs empires respectifs, l’Union Soviétique et la Turquie ont trouvé un terrain commun dans leur besoin d’ordre et de stabilité. Des accords commerciaux ont été établis, des capitaux injectés et des consultations diplomatiques menées. Ce soutien notable de l’URSS a joué un rôle crucial dans la consolidation de la jeune République turque.

Washington-Ankara: Une histoire de réalisme stratégique

À l’aube de la guerre froide, la Turquie a su se positionner en point lumineux d’intérêt pour les occidentaux. Située à la croisée de l’Est et de l’Ouest, elle est ainsi devenue un pilier de l’OTAN et un allié stratégique précieux pour les États-Unis dans leur conflit idéologique avec l’URSS.

Malgré des divergences politiques et de temps en temps des tensions, le soutien mutuel entre la Turquie et les États-Unis a toujours prévalu sur leurs désaccords. Les États-Unis ont fourni une aide financière considérable et un soutien militaire à la Turquie au fil des ans, affirmant cette alliance comme un des axes principaux de la politique étrangère turque.

Le Qatar: Une amitié solide

Une autre relation clé pour la Turquie est son alliance avec le Qatar. Ensemble, ils forment deux acteurs principaux sur l’échiquier du Moyen-Orient. Dans les moments où la Turquie a dû faire face à des sanctions économiques, comme la crise diplomatique de 2018 avec les États-Unis, le Qatar a été l’un des premiers à voler à son secours, investissant massivement dans l’économie turque.

Non seulement les deux pays sont économiquement liés, mais ils partagent également des visions similaires en matière de politique étrangère et ont été des soutiens mutuels dans des crises régionales, notamment pendant le blocus du Qatar par ses voisins arabes en 2017.

De l’Allemagne à la Chine : Diversité des appuis

Plus largement, la Turquie a également bénéficié et bénéficie d’un appui considérable de la part d’autres membres de l’OTAN comme l’Allemagne, ainsi que d’autres pays à travers le monde. La Chine, par exemple, est devenue un partenaire économique majeur de la Turquie ces dernières années.

Est-ce par le charme de l’héritage ottoman ou le pragmatisme d’une politique étrangère souple, la Turquie a su naviguer dans le tumulte des relations internationales, tissant des liens de coopération avec divers pays à travers les continents. Cette variété d’alliances a permis à la Turquie de prospérer et de maintenir une position assez stable sur la scène internationale, malgré son histoire tumultueuse.