Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, dont l'arrestation en mars a déclenché des protestations à l'échelle nationale, nie toutes les accusations portées contre lui.
Publié le 27 octobre 2025
Un tribunal turc a déposé de nouvelles accusations contre le leader de l'opposition Ekrem Imamoglu, dont l'arrestation en mars a déclenché des manifestations antigouvernementales massives.
La mesure prise lundi par le parquet contre le maire d'Istanbul emprisonné fait suite à une enquête lancée la semaine dernière sur des liens présumés avec un homme d'affaires arrêté en juillet pour avoir mené des activités de renseignement pour le compte de gouvernements étrangers.
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Ces accusations font partie de ce que le Parti républicain du peuple (CHP) d'Imamoglu a qualifié de répression de longue date contre l'opposition.
Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan rejette cette accusation et insiste sur le fait que le système judiciaire turc est indépendant et que les accusations et les enquêtes reposent directement sur l'implication de l'opposition dans la corruption et d'autres activités illégales.
L'arrestation d'Imamoglu en mars pour corruption a provoqué des protestations à l'échelle nationale tandis qu'il a été condamné à une peine de prison en juillet pour avoir insulté et menacé le procureur en chef d'Istanbul.
L'agence de presse officielle Anadolu a déclaré qu'Imamoglu – le principal rival politique d'Erdogan – était soupçonné, entre autres, d'avoir transféré des données personnelles d'habitants d'Istanbul dans le cadre d'un effort visant à obtenir un financement international pour sa campagne présidentielle.
Imamoglu a nié toutes les accusations, tant devant le tribunal que sur les réseaux sociaux.
« Une telle calomnie, un tel mensonge et une telle conspiration ne viendraient même pas à l'esprit du diable! » » a-t-il écrit sur X. « Nous sommes confrontés à une indécence honteuse qui ne peut être décrite avec des mots. »
L'ancien directeur de campagne d'Imamoglu, Necati Ozkan, a également été inculpé aux côtés de Merdan Yanardag, rédacteur en chef de la chaîne d'information télévisée Tele1.
La chaîne, critique à l'égard du gouvernement, a été saisie vendredi par l'Etat, invoquant des accusations d'espionnage.
Des vagues d'arrestations
Des centaines de partisans se sont rassemblés dimanche devant le principal palais de justice d'Istanbul alors qu'Imamoglu était interrogé par les procureurs. C'était la première fois qu'il quittait la prison de Marmara, dans la banlieue d'Istanbul, depuis sept mois.
Les critiques considèrent sa détention et les accusations supplémentaires qui en ont résulté comme faisant partie d'une répression plus large contre l'opposition, qui a obtenu des gains significatifs lors des élections locales de l'année dernière.
Les maires et les municipalités du CHP ont été confrontés à des vagues d'arrestations tout au long de l'année pour des accusations liées à la corruption.
Erdogan a nié les accusations d'ingérence politique dans le système judiciaire.
Vendredi, un tribunal d'Ankara a rejeté une tentative visant à évincer Ozgur Ozel de la tête du CHP dans une affaire centrée sur des allégations d'achat de voix et d'irrégularités de procédure lors du congrès 2023 du parti.
