Préambule : Les conflits turco-syriens, des chiffres souvent obscurs
Il est souvent difficile de compter les morts dans un conflit aussi complexe que celui qui se déroule en Turquie et en Syrie. Entre les combats durs, les répressions, les bombardements, les attaques terroristes, les morts de faim ou de soif et les personnes disparues, le décompte est sombre, indéterminé et continuellement fluctuant. Mais cela donne une idée de la gravité de la situation humanitaire dans ces deux pays.
Les morts en Turquie : une guerre à bas bruit.
Depuis plusieurs années, la Turquie est le théâtre d’affrontements quasi-quotidiens entre les forces de sécurité turques et les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces affrontements ont fait des milliers de morts et de blessés et ont provoqué une grave crise humanitaire dans le sud-est du pays.
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) estime à plus de 40 000 le nombre de personnes tuées depuis le début du conflit en 1984. La plupart d’entre elles sont des combattants, mais de nombreux civils ont également été tués. Et la violence continue de faire des victimes.
Outre ces chiffres, la Turquie a aussi été la cible d’attaques terroristes de l’État islamique, faisant plusieurs centaines de morts, selon les chiffres officiels.
En Syrie, une guerre sans fin et une tragédie humanitaire
La guerre civile syrienne stupéfie par son indifférence quant au nombre de victimes. Depuis le début du conflit en 2011, entre 380 000 et un demi-million de personnes auraient perdu la vie. C’est du moins l’estimation qu’a publiée en janvier 2020 l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres, qui suit le conflit depuis ses débuts.
On y compte également des millions de déplacés et de réfugiés qui ont fui les combats. La plupart des morts sont des civils, victimes de bombardements, d’attaques chimiques, d’exécutions sommaires ou de la faim et des maladies.
Des victimes collatérales : les millions de réfugiés
En 2016, la Turquie accueillait l’un des plus grands nombres de réfugiés au monde, près de 3,5 millions de réfugiés syriens, fuyant le conflit dans leur pays.
Ces populations déplacées sont elles aussi des victimes de la guerre, même si elles ne figurent généralement pas dans les chiffres des morts. Elles sont confrontées à d’immenses difficultés : manque de ressources, insécurité alimentaire, exploitation, violences…
Des conflits aux bilans meurtriers
Le constat est là, glacé, dans ces chiffres : des centaines de milliers de personnes ont perdu la vie en Turquie et en Syrie depuis le début des tensions. Les conflits qui ravagent ces deux pays ont provoqué l’une des plus grandes tragédies humaines de notre époque. Et derrière ces chiffres se cachent des noms, des visages et des histoires. La réalité est bien plus complexe et tragique que ce que ces statistiques peuvent représenter.