La Cour suprême de Suède bloque l'extradition de deux personnes recherchées par la Turquie

La décision intervient après que la Turquie a accepté d’autoriser la Suède à rejoindre l’OTAN, le pays scandinave qu’elle appelait auparavant un refuge pour les « terroristes ».

La plus haute juridiction suédoise a rejeté les demandes d’extradition de deux hommes recherchés par la Turquie, affirmant que le pays scandinave ne criminalise pas l’acte qu’ils sont accusés d’avoir commis.

Les hommes, qui sont réfugiés en Suède mais n’ont pas été identifiés autrement, ne peuvent pas être envoyés en Turquie car « l’exigence de la double incrimination n’est pas remplie », a déclaré jeudi la Cour suprême suédoise dans un communiqué.

La Turquie affirme que les deux hommes ont rejoint le mouvement du religieux musulman Fethullah Gulen basé aux États-Unis « en téléchargeant et en utilisant une application mobile, qui est utilisée par les membres du mouvement ».

La Turquie blâme Gulen pour le coup d’État manqué de 2016 et répertorie son réseau comme une organisation terroriste.

« Le téléchargement et l’utilisation d’une application mobile ne peuvent en soi être considérés comme une participation telle qu’elle est requise pour la criminalité en vertu de la loi sur les crimes terroristes », a déclaré le tribunal.

En mai, la Suède a renforcé ses lois antiterroristes, une mesure qui devait aider à persuader la Turquie d’approuver la demande de la nation nordique d’adhérer à l’OTAN.

Les personnes reconnues coupables d’avoir participé à une organisation armée dans le but de promouvoir, de renforcer ou de soutenir le groupe encourent une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatre ans. Toutefois, la peine peut être portée à huit ans lorsqu’un crime est jugé grave.

Le tribunal a ajouté que les hommes risquaient d’être exposés à des persécutions s’ils devaient être extradés. Ils ont le statut de réfugié en Suède, a déclaré le tribunal.

Lundi, la Turquie, membre de l’OTAN, a retiré ses objections à l’adhésion de la Suède à l’alliance militaire après un an de blocage de la candidature de la Suède.

La décision du président turc Recep Tayyip Erdogan a été un pas important vers l’adhésion de la Suède.

La Suède et la Finlande voisine avaient abandonné leurs politiques de longue date de non-alignement militaire et avaient demandé à rejoindre l’alliance militaire occidentale en mai 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Toute décision sur l’élargissement de l’OTAN requiert l’approbation unanime des membres de l’alliance.